LE PANGOLIN, LA PANGOLINE ET LA SOURIS

LE PANGOLIN, LA PANGOLINE ET LA SOURIS

(ouverture sur l’air de papageno, papagena de la Flûte enchantée de Mozart)

Sieur pangolin s’en allait un jour de printemps
Avec dame pangoline vers l’an pire du moment
Ayant franchi les monts qui bornent le Tonkin
Marchaient bon train vers la province de Pékin.
Pangoline, mutine, quittant le chemin
Susurre à son ami, le pangolin coquin,
Que d’un repos bien gagné elle avait besoin :

        –  Regarde, les glycines dans ce jardin
        Allons sous leur ombre, de leur douceur
        Profiter des cerisiers en fleurs.

Sieur Pangolin ne se le fit pas dire deux fois
        – Ça ne vaut pas un clair de lune ma pékinoise !
Répondit l’animal à pangoline chinoise
        – Tu es ma tonkiki ma tonkinoise
        Délassons nos douleurs belle siamoise.

S’allongèrent sur le sol moussu de la prairie.
Soudain, devant eux trottina dame souris
D’un ton joyeux, coquet, en souriant leur dit :
        – Bonzour ze suis Zannie la souris.
Charmés par la voix mélodieuse de leur amie
La très petite souris grise, chauve et pas moche,
Nos jeunes aventuriers sans peur et sans reproche
Furent séduits par les mots drôles du rongeur zélé
        – Viens sous nos belles écailles dorées
        Nous partirons quand le soleil sera couché
        Nous t’offrons un instant repos et amitié.

La souris est très curieuse : « où que zallez-vous ? »
        – Nous allons découvrir le pays des bambous
        De la très lointaine province du dragon sacré
        – Z’y ai ma maison, ze va vous zaccompagner
        Nous allerons vers la ville de tataouang ».
Ils scellèrent leur entente d’un coup de kaoliang
Traversèrent les terres solennelles d’ylang-ylang
Pour gagner ze gnou modern city Shaïgang.

Peu de temps après leur arrivée aux confins
Des terres cantonnées du pleuple mandarin
Se déclencha un mal tellement singulier
Et sournois qu’on ne put savoir d’où il venait.

        – Ces étrangers qui viennent d’arriver
         Ce sont eux, faisons-les prisonniers .

La souris se fit si petite qu’on ne la vit
Et se glissa jusqu’à la geôle de ses amis
       – Ze vais ze vous zassure vous faire partir d’ici. 

Mais la pire de toute étrangeté n’est pas là
De mémoire de dame souris on savait déjà
que des écailles de pangolin viendrait le soin
Car de cette carapace dorée un vaccin
Apporterait des vertus qu’on avait niées
Du fourmilier cet étranger diabolisé.

La souris se rendit chez « biān fú »ses cousines
Les diaboliques roussettes des nuits de chine
Hybrides ailées du monde obscure qui fascine
Traditionnelles associées de la médecine
Symbole de bonne fortune et longévité.

        – Couzines il faut m’aider ;
        A sauver mes zamis en prison.

Pendant plusieurs lunes volèrent dans les maisons
Et répandirent ainsi à travers le pays
La nouvelle que les gentils pangolins offraient
De faire venir leurs frères du pays d’à côté
Afin de faire don de plusieurs de leurs écailles.

Bientôt tous à Shaïgang se mirent au travail :
La souris, les cousines, pangolin, pangoline,
Les frères immigrés, mandarins, mandarines,
Grâce au respect de tous, leurs efforts réunis
La vie comme à l’habitude peu à peu reprit.
Quand le soleil descend sur les jardins fleuris
On voit maintenant acclamés tous nos amis.

Le monde sans les autres ne saurait tourner
Et aucun de nous ne doit être méprisé.

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